Tout à coup, tout s’efface.
Une chose qui compte :
la vie en moi.
Tu n’es rien, mais tu es déjà tout.
Je te sens, là, qui vit.
Voilà.
Tout à coup, tout s’efface.
Une chose qui compte :
la vie en moi.
Tu n’es rien, mais tu es déjà tout.
Je te sens, là, qui vit.
Voilà.
Entre les vignes le temps ruisselle
il se cache entre les rayons
des roues de nos vélos chargés
de chaque pierre, de chaque pré.
Le temps s’amuse, rit de lui-même
nous entraînant dans les ruelles
il joue avec l’ombre et le vent
en échappant à ses carcans.
Pédalant toujours plus loin
sans trop savoir ce qui nous mène
sans montre et sans portable en main
le temps devient comme l’allié
de nos chemins.
A l’ombre des
feuilles de sureau
dans le verger ou des noyers
nous firent don d’hospitalité
la nuit fut douce
et les oiseaux
firent raisonner
leurs chants sur l’eau.
Le fleuve s’écoulait à nos pieds
quant au matin lavant nos dents
la truite s’en vint nous souhaiter
nez à nez
la bonne journée.
Les muscles tirés,
nous avons bien oeuvré.
Nous avons su manoeuvrer
les fils de notre existence.
Ce soir, contre la terre,
seule la toile
nous séparera
de l’immensité.
Sur le banc
passe le temps
dans le petit village
du Lot.
Le restaurant
ferme ses portes
et le soleil
chauffe les paravents.
Les briques sombrent
dans l’heure de la digestion.
Les feuilles vertes
semblent encore
comme nourries de printemps.
Baigné de musique
et nonchalent,
l’adolescent observe
d’un air curieux
la fille sur le banc.